Bonjour Nathalie Simon, on te connait comme championne de WindSurf et animatrice TV mais peut-être moins comme nouvelle pratiquante de WingFoil. Tu ne pratiques plus le WindSurf, pourquoi ?
Quand tu fais un sport à haut niveau, il y a un moment où tu ne progresses plus. Je pense que l’essence de la vie c’est l’apprentissage, c’est aussi la progression et la découverte de nouvelles choses. C’est pourquoi, j’ai laissé tombé le WindSurf pour me mettre au KiteSurf il y a quelques années.
Tu pratiques aussi le KiteSurf ?
J’ai pratiqué ( sourire). J’ai mis du temps à me décider car j’avais un peu peur mais oui, j’ai eu la chance de vivre le début du Kite. A l’époque les ailes n’étaient pas aussi “safe” qu’aujourd’hui et je me suis fait de belles frayeurs. Je me suis fait exploser un tympan et j’avoue que c’était dangereux. Du coup, j’avais toujours la boule au ventre avant d’aller naviguer. En plus, être parquée dans des zones de Kite, être obligée d’être à un endroit précis, cela ne me correspondait plus. J’aime la glisse et la liberté, c’est ce que j’avais en WindSurf en respectant les autres.
Du coup, le WingFoil pouvait être un bon compromis entre tout ça ?
Tout à fait. Quand j’ai vu le WingFoil arriver il y a un an, je me suis dit que c’était le Fun Board des années 80. Quand je vais naviguer à l’Almanarre, je retrouve tous ceux avec qui je naviguais en WindSurf comme Lulu Langlois par exemple. On part d’où on veut, on embête personne tout en respectant les baigneurs ou autres. Et surtout on peut naviguer au dessus de l’eau avec très très peu de vent, c’est hyper fun. Bon, je débute mais j’aime ça. J’aime apprendre un nouveau sport.
Cela fait combien de temps que tu pratiques le Wing Foil ?
Ça va faire presque un an de manière épisodique car il faut quand même que je travaille. Cet hiver, je me suis retrouvée avec ma cagoule sur la tête que j’utilisais en Allemagne pour les championnats du monde de WindSurf. J’avais aussi mis mes gants et mes chaussons. Et là je me suis souvenue que j’avais dit ” plus jamais” (sourire). Le WingFoil m’a permis de faire un truc que j’avais dit de ne plus jamais faire. Là je pars à Darla au Maroc pour naviguer à fond pendant une semaine. Je vais faire que ça, pratiquer et pratiquer encore pour progresser. Avoir du vent, une eau pas trop froide, un plan d’eau pas trop agité, voilà de quoi j’ai besoin. Je suis allée dernièrement au Brésil et là c’était plus compliqué car il y avait de la mer.
Nathalie Simon, quelle est la chose que tu aimes le plus dans le WingFoil ?
Déjà, j’aimerais savoir tout faire. Pour le moment, je navigue, je vole, je jibe et je suis à l’aise même dans du vent très très fort. J’ai hâte de pouvoir réaliser des figures, faire du downwind, surfer avec la voile dans la main et commencer à Jumper. Olivia (Piana) dit que le WingFoil c’est simple, mais je trouve que c’est quand même plus physique que le kite. En Wing, au début, tu n’as pas de harnais, tu tombes, tu dois tenir la voile, etc. C’est comme en Funboard, c’est des petits trucs à choper et à chaque session tu progresses. J’ai envie de progresser en tout cas.
Et tu rides avec quel matériel ?
Je suis en Takuma en ce moment. Mais tu sais, c’est compliqué d’avoir du matériel en ce moment avec notre dépendance à la Chine. Pour moi, on ne doit pas être dépendant d’un seul pays. On développe beaucoup de choses en France et dans le WindSurf on était même précurseur. Je fais du Triathlon et j’ai le même problème pour trouver un vélo. Ce serait bien d’avoir quelques usines en Europe, il faut diversifier nos zones de production.
Nous sommes ici à la conférence de presse de la Roca Cup, tu es une des maraines, pourquoi soutenir ce projet ?
J’ai rencontré Flora (Artzner) organisatrice de l’évènement et représentante des pros Rideuses en WingFoil. Elle avait très envie de faire bouger les choses au niveau des compétitions de Wing Foil. Elle m’a parlé des Price Money (gains) sur le Wold Tour, non équitables entre les hommes et les femmes. Que les femmes avaient 20% du cachet des hommes ! J’ai trouvé hallucinant que 25 ans après ce que j’ai vécu dans le WindSurf, on retrouve la même chose dans le WingFoil ! On en est toujours au même point alors qu’aujourd’hui ce n’est plus un sujet. Olivia (Piana) qui est là aussi, a raison quand elle dit qu’il faut partir sur de bonnes bases pour ce sport. En Fun Board, on n’a pas réussi à le faire. Pourtant je me suis battue à l’époque mais c’était compliqué. C’est pourquoi je soutiens la Roca Cup et Flora, entre autres, dans le fait que hommes et femmes auront le même Price Money lors de cet événement, ici à l’Almanarre.
On est bien d’accord. On a eu le même problème à une époque dans le stand up paddle et pour la majorité des lecteurs, l’équité semble être une évidence.
En planche, on avait un frein de certains Pros Riders hommes qui ne voulaient pas partager leurs gains. On parle de sport où il n’y a pas beaucoup d’argent donc on partage un petit gâteau. Quand tu es une femme et que tu dois garder des miettes c’est dur. Surtout qu’on paye le même prix pour un billet d’avion, un hôtel, etc. Pour moi aujourd’hui, il n’y a plus de sujet, on ne devrait même pas être obligé de vouloir bouger les lignes, cette règle de tout le monde pareil devrait être une évidence.
La Roca Cup c’est aussi un très bel évènement qui met l’environnement en avant ?
Oui cela m’a fait ” tilt ” aussi quand Flora (Artzner) m’en a parlé. Nos spots peuvent engendrer de la pollution directe ou indirecte. Beaucoup de notre matériel est issu de l’industrie pétrolière, il n’y a pas beaucoup de matières recyclables même si les choses vont en s’améliorant. En essayant de faire un évènement solidaire et éco responsable, elle montre qu’aujourd’hui c’est possible et pour moi cela devrait être une référence pour tous les autres évènements liés à nos sports. j’ai une fille qui bosse dans l’événementiel et elle me dit souvent que c’est très polluant et impactant. Beaucoup de choses ne servent qu’une fois et sont jetées. Il faut changer nos manières de consommer et la RocaCup, va prouver que c’est possible. Je trouve la démarche de Flora (Artzner) admirable.
Merci beaucoup Nathalie Simon et au plaisir de naviguer ensemble.
Merci à toi Stéphane et bon ride à toutes et à tous.
Rendez-vous les 8, 9 et 10 avril 2022 à Hyères les Palmiers sur le spot de l’Almanarre.
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