Bonjour Olivier, tu es un des fondateurs de la communauté et de club Wing in Paris, peux-tu nous raconter comment est né le projet ?
Bonjour Stéphane, Wing In Paris est surtout né d’une rencontre avec Jean-Cyprien, kite foiler à l’époque. Nous nous sommes croisés sur la base de Moisson en octobre 2019. Je devais être un du tout premier à faire du wing foil en région parisienne. Je lui ai fait essayer et il a volé dès le deuxième bord et 15 jours après, il achetait son propre matos. Le virus était transmis … Nous avons été amenés à tester d’autres plans d’eau autour de Paris en fonction de l’orientation du vent. Et à chacune de nos sessions, nous suscitions l’intérêt des planchistes et des kiteux, frustrés de ne pouvoir naviguer à Paris. Un petit noyau de wing foilers est apparu et nous sommes tous devenus rapidement potes et partagions sessions, conseils.
Beaucoup d’entraide et pour rappel à l’époque, en plus d’un matos pas très performant, il n’existait pas de cours. Et encore moins tous les tutos qu’on trouve aujourd’hui pour nous aider à apprendre. Le premier confinement est arrivé, stoppant net tout notre apprentissage. Et c’est à la ré ouverture que Jean-Cyprien a proposé que nous créions un groupe WhatsApp. Le but, permettre de se prévenir et de partager nos sessions. Et de 4 membres à la création, nous sommes aujourd’hui 750. Ce succès nous a poussés il y a un an à nous structurer en association pour légitimer notre groupe. Mais aussi nous donner plus de poids auprès des bases, de la région. Et négocier pour les adhérents de l’association des conditions privilégiées négociées auprès de partenaires.
Aujourd’hui, il semble qu’en France, en Europe, voire dans le monde, vous soyez la plus grosse communauté foil ! Comment expliques-tu ce succès ?
C’est vrai que nous sommes les premiers à être surpris de ce succès tout en étant ravis. J’y vois plusieurs raisons, mais je pense que la principale est la convivialité et l’entraide. C’est l’âme de ce groupe auquel nous sommes particulièrement vigilants. Pas de frime, pas d’esprit de compétition, juste le plaisir de partager, transmettre une passion. Là encore, c’est un sport tout nouveau, une seule structure en Île-de-France permet depuis 1 an de prendre des cours. Donc il est rassurant de pouvoir profiter des conseils. Et sécurisant d’être avec d’autres sur l’eau qui gardent un œil sur toi. Nous avons d’ailleurs rapidement créé des lycras rouge Wing In Paris pour pouvoir nous identifier ou être identifiés sur les spots. D’autres raisons, beaucoup vivant à Paris et en région parisienne, pratiquants la planche à voile ou le kite étaient frustrés de ne pouvoir naviguer près de chez eux.
Et tout à coup, le wing foil leur offrait cette possibilité. Et un groupe WhatsApp leur permettait de découvrir les différents spots parisiens. Dont ils avaient souvent jamais entendu parler ou qu’ils avaient oublié. Et surtout d’être prévenus des conditions météos favorables en approche et des sessions qui se préparaient. Enfin le groupe n’est pas passif, mais dynamique. On essaie d’organiser des covoiturages sur des spots marins, des journées tests avec des marques, de diversifier les activités. Et dernière raison, purement mathématique, 2 millions d’habitants à Paris et 6 ou 7 millions en région parisienne, ça aide à être quelques-uns à nous retrouver au sein d’un groupe WhatsApp.
Quand on parle de faire de la Wing à Paris, cela peut faire sourire, pourtant, vous avez des spots ?
Je sais que ça fait sourire nos camarades bretons et normands… Mais oui, nous avons la chance de pouvoir profiter de 6 spots majeurs autour de Paris. Ils nous permettent de naviguer quelle que soit l’orientation du vent. Alors, oui, nous sommes peut-être des riders de flaques, mais spécialistes du light et du vent irrégulier. Honnêtement le niveau monte sacrément, et même dans les airs ! Rapidement, 2 spot à l’Est, Jablines et Vaires-sur-Marne. Et à l’Ouest, Moisson Lavacourt, Écluzelles, Saint-Quentin en Yvelines et Léry Poses. Et un spot de cœur normand sur lequel nous organisons régulièrement des co-voiturages, la baie de Sallenelles, adaptée à tous les niveaux.
Quel type de matos faut-il à ton avis pour naviguer le plus possible dans vos plans d’eau intérieur ?
La donne vient de changer. Jusqu’à la fin de l’année dernière, tous ceux qui voulaient optimiser leurs chances de voler régulièrement en Île-de-France se devaient d’avoir dans leur quiver une aile de 7 ou 8 m2, une board avec un volume suffisant pour flotter sans vent et un foil de 1200 à 1500 CM2. Ceci permettait de voler dans 8 à 10 nds de vent. Paris a dû concentrer 80 % des ventes d’ailes de grandes surfaces.
Mais avec l’arrivée dernièrement des planches de downwind, plus longues, plus étroites, une super glisse, les chasseurs de light les ont vite adoptées. Et nous en voyons de plus en plus sur nos plans d’eau parisiens. Elles nous permettent aujourd’hui de voler dès 5/6 nds de vent, avec des ailes de 5 ou 6 m et des foils entre 1000 et 1200 cm 2. Moins de matos, moins de fatigue, plus de sessions et plus de plaisir.
Je crois que cela fait la deuxième année que j’ai ma licence chez vous 😉 comment s’inscrire et quels sont les avantages ?
Déjà merci et bravo pour tes licences. L’association Wing In Paris est effectivement affiliée FFV. Si c’est ta première licence, tu la prends directement sur le site de la FFV, si c’est un renouvellement alors tu passes par l’association et c’est nous qui faisons les démarches. En plus de t’apporter une assurance supplémentaire dans le cadre de la pratique de ton sport, la licence permet de participer aux compétitions de wing. Nous serons nombreux à participer cette année à la Vikwing et un groupe est en train de se monter pour participer au défi wing. Accéder au site internet.
C’est quoi le Festival Wing in Paris ?
Comme je te l’ai dit, nous avons eu l’occasion d’organiser quelques journées tests avec des fabricants pour leur permettre de nous présenter et de faire tester leur matériel. La dernière a eu lieu en novembre avec Duotone et Sroka, plus de 130 wings sur l’eau, des membres ravis de pouvoir tester et des fabricants impressionnés par cette présence et l’ambiance qui régnait. Fort de ce succès et sous l’impulsion et l’implication d’un de nos membres, Olivier Doucet, nous avons décidé d’organiser une journée test à plus grande échelle sur la base de Moisson Lavacourt. Nous espérions la présence d’une dizaine de marques et c’est finalement plus d’une trentaine de marques qui ont répondu présent et qui seront là le 26 mai. L’avantage d’être le plus gros groupe WhatsApp de France de pratiquants de wing, qu’il n’y a plus depuis bien longtemps de salon de la glisse.
Cette journée permettra aux marques de présenter et faire tester leurs dernières nouveautés. Il y aura de grandes marques internationales, mais aussi, nous tenions à la présence d’un maximum de marques françaises, boards, foils, shapers. Et surtout à tous nos membres de venir tester sur l’eau. Nous espérons que la météo sera clémente ce jour-là. Et d’échanger avec tous ces fabricants. Nous voulons aussi que ce soit la fête du foil sous toutes ses formes. Donc des ateliers dock start seront proposés et des marques de foil électrique ou d’assistance électrique seront également présentes. Toujours dans l’esprit qui nous anime depuis le début, nous voulons que cette journée soit la plus conviviale possible. Et que tous, femmes, enfants puissent venir tester et profiter de cette journée.
Et enfin, on parle Wing mais il y a plein de sous catégories dans la communauté ?
En effet, le groupe principal étant déjà très bavard et au fil de l’apparition des besoins nous avons créé un certain nombre de sous-groupes :
– « Achat vente occasion », un circuit court de revente de matos au sien de la communauté WIP.
– « On va rider » pour être au courant des prochaines sessions et organiser les co-voiturages. Nous essayons aussi d’avoir une démarche citoyenne et écologique.
– « Pumping Foil » et « Wing skate” de plus en plus se sont aussi mis à ces activités complémentaires et ne nécessitant pas de vent pour le dock start.
– « Le coin des bricoleurs » pour partager les astuces de bricolage et entretien
– « VikWing » parce que nous serons une grosse délégation parisienne en avril et que Julien fait un super boulot pour organiser cette compétition.
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