Après 3 ans de préparation et deux départs reportés pour cause de covid, c’est enfin le moment pour ce trio de prendre le départ de ce challenge. Le voyage s’avère plus compliqué que prévu, avec l’apparition de quelques problèmes physiques. A savoir, Michel et Régis ont les tendons du genou droit abîmés et doivent alors porter une attelle. Alain quant à lui a le tendon du biceps droit déchiré et une perte de vision à son œil droit ! Il faut dire, que plus rien ne les arrêtent et ils sont bien déterminés à prendre part à cette édition du TunisiaFoil.
Le défi Tunisia Foil
Le défi TunisiaFoil consiste à rallier l’île de Djerba aux îles Kerkennah. Voila pourquoi, il faut traverser le golfe de Gabès puis remonter jusqu’à Monastir, tout ça en planche à voile. Au-delà de la performance physique, il y a également un challenge technique. Les planches à voile étaient équipées de foil qu’il a fallu maîtriser dans la houle, et même lors des forts courants du golfe de la région. Il est évident que ce raid en wingfoil été entrecoupé par des rencontres au fil des étapes.
La préparation
Tout commence en Sardaigne, dans la petite commune de Castelsardo. Tous les trois ont embarqué sur un catamaran à moteur, le « Capriccio 520 ». Une longue traversée de 600 miles les attendait soit 1200 km jusqu’en Tunisie, avec un total d’environ 60 heures pour rejoindre l’île de Djerba. La première étape qui n’est pas à négliger consistait à régler toutes les formalités administratives, à savoir la capitainerie, la police et la douane à Gammarth qui est le port de Tunis. Malgré les nombreuses demandes d’autorisations, le drone du caméraman Xavier, n’a pas été accepté en Tunisie. Celui-ci est donc resté bloqué en douane jusqu’à leur retour pour la France.
Après une descente directe vers le point de départ du raid Djerba, pour la traversée du Golfe de Gabès, le voilier s’est arrêté. Le golfe de Gabès tient bien sa réputation « dans le golfe pas de voilier ». Pour la simple raison qu’il est impossible de naviguer en raison des hauts fonds, qui varient de quelques centimètres à plusieurs mètres. Ce golfe est connu pour ses fortes marées (jusqu’à 1,70 m), et ses courants très importants. Avec un foil de 95 cm de profondeur, il est indispensable de bien préparer le parcours à l’aide des cartes marines, et surtout de ne pas trop s’en écarter !
L’aventure commence
Le lundi ils sont partis avec un vent de mer d’Est irrégulier qui était susceptible d’augmenter. Soulevant des lames rapprochées qui se heurtent à un courant violent de ¾ face, ils ont ressenti les secousses telle une lessiveuse. Alain s’est donc mis à l’eau, Régis et Michel eux ont fait l’assistance technique. Tout d’abord, il a commencé avec une voile de 6.4 et une petite aile de foil, cependant le vent ne se levait pas comme prévu. Alain est donc passé à une voile de 7.8 et grande aile. Il en a profité pour se restaurer sur sa planche, avec des pâtes et des fruits secs. Petit à petit, à l’approche de Kerkennah le vent se renforce.
Plus il se rapprochait et plus la navigation en foil devenait très technique et éprouvante. Tout cela accompagné, comme on peut s’en douter, de quelques chutes. Une fois la nuit tombée, il était temps de remonter sur le bateau. La navigation jusqu’au au port restait complexe car à ce jour il existe qu’un seul passage étroit et suffisamment profond qui permet le passage. Arrivée au port, la Garde Nationale les attendait et ainsi les amène de nuit jusqu’au quai, ou un comité d’accueil était déjà présent. Le lendemain, était prévue la réception officielle par la municipalité, les représentants du Gouverneur ainsi que l’Office National du Tourisme Tunisien.
Des conditions difficiles
Une tempête était prévue pour le surlendemain. Ils ont donc profité de la petite tranquillité météorologique pour partir le lendemain en direction de Monastir. Pour ce faire, il a fallu naviguer dans un couloir très étroit dans le but d’éviter les hauts-fonds. Ils ont du être obligés de s’adapter aux conditions de mer. A ce moment la navigation à trois devenait compliquée. Dans le but de perdre le moins de temps possible, ils ont pris la décision de faire des relais afin d’avancer avant la tombée de la nuit. Ils se sont arrêtés à mi-course et ont pris le point GPS. Tous les trois sont montés se réfugier à Monastir. Étant donné les résultats au BMS (Bulletin Météo Spécial) tous les pêcheurs étaient rentrés dans les ports aux alentours et il ne restait plus de place.
Lors du dernier jour ils sont retournés sur le point GPS. Tout cela en évitant des zones de pêche qui leur ont valu quelques déceptions avec les filets la veille. Il était important pour eux, qu’ils réalisent cette dernière étape groupée. Si l’un s’écartait trop, le risque de le perdre se multipliait. Les vents portants les ont obligé à tirer des bords. Leur catamaran le Capriccio indiquait le cap à suivre. Même si Alain a chuté plusieurs fois, ils sont arrivés à rester en groupe. Après 2 longues heures, ils ont enfin aperçu le port de Monastir.
Place à l’excitation
Une énergie de groupe les a éjecté à l’entrée du port de Monastir. C’est alors un grand soulagement et une énorme récompense pour toute l’équipe. Tout devenait plus simple, les doutes et les souffrances physiques disparaissaient et les sourires ainsi que la joie apparaissaient sur les visages. L’arrivée groupée qu’ils ont effectué devant le Ribat de Monastir, marque la fin du raid TunisiaFoil. Le catamaran « el capriccio » ainsi que le capitaine Bernard, les ont ramené ou tout à commencé à Castelsardo en Sardaigne.
Toute l’aventure a été filmée, et devrait être bientôt disponible en Mai. En attendant, retrouvez toutes les aventures de l’association “Raids et Aventure” sur Facebook.
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